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La France reste une énigme pour les redresseurs de torts du libéralisme. Ils saluent la timide ouverture de Ségolène Royal sur le blairisme mais se désolent de ne pas la voir, ni Nicolas Sarkozy, abonder franchement dans le sens d'une refonte du «modèle français» Décidément, ils veulent tous nous infliger une Madame Thatcher. Après l'Economist qui nous recommandait en octobre de prendre exemple en toute urgence sur la Dame de fer sous peine de périr bientôt en enfer, voila que le Christian Science Monitor s'y met à son tour, avec la même rage de convaincre: en dehors d'un ersatz de Maggie à l'Elysée, prédit le quotidien américain, point de salut pour la France fantasque et dépensière.

Ségolène Royal a su au moins apporter à la France depuis hier soir un petit air printanier de ceux qui vous redonnent le sourire entre boulot et métro, lorsque le temps est gris et la politique vous fatigue. Cela ne suffit pas pour lui confier les clés de l'Élysée mais on en est encore loin. Elle a gagné son premier pari sur une «impression» de renouveau, on attend maintenant de la candidate officiellement investie de présenter au pays un programme de fond, loin des ébauches d'idée, les approximations et le manque de préparation dont elle a fait preuve jusqu'à présent sans que les Français lui en tiennent vraiment rigueur.

les photos cet été de Ségolène Royal en maillot de bain et de Nicolas Sarkozy en vacances, «seraient passées inaperçues dans la plupart des pays occidentaux», pense James Button, mais «d'une certaine manière, cette histoire ridicule révèle la crise d'identité de la France moderne», rien moins que cela. Le qui-suis-je-dans-quel-état-j'erre du pays concerne «sa place dans le monde, ses spécificités et ses différences»