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Une jeune femme prénommée Alma raconte sa “vie folle” dans un gang ultraviolent du Guatemala. Un documentaire choc diffusé par Arte, décliné et enrichi sur le net.

Elle raconte son parcours, non sans émotion. Aujourd'hui Alma est repentie et essaye de vivre "normalement" mais ses actes d'une extrême violence la hante et ont de graves conséquences sur son quotidien. Je ne vous en dit pas plus car le témoignage d'Alma est chronologique et c'est intéressant de comprendre son parcours dans le temps et comment tout a commencé.

Le récit est dur, direct, linéaire, comme un fil tendu, une lame sur laquelle on tente de la suivre malgré les entailles, parfois profondes. L'interface, pensée par les routards numériques d'Upian, laisse toute sa place au récit et le fait vivre grâce à une simple et évidente sur-couche visuelle que l'on convoque d'un mouvement de souris.

En découvrant Alma, une enfant de la violence, nous avons été saisis par la force du témoignage de cette jeune femme, ex-membre d'un gang guatémaltèque. L'intensité de l'histoire, le talent et le sens du récit de ses auteurs, tout était réuni pour donner à la rédaction de Télérama l'envie d'accompagner cette œuvre remarquable pour la faire découvrir à tous.

Les webdocumentaires ont ceci d’imparfait qu’ils demandent souvent une trop grande implication du spectateur dans le récit, qu’ils fragmentent trop la narration, au détriment d’un véritable regard d’auteur. Avec sa navigation limpide, son récit linéaire, et ses narrations chorales — photo, vidéo, dessin, mais aussi musique originale —, Alma parvient à trouver un saisissant point d’équilibre.

Must-see the webdocumentary ”Alma”, the intimate story of a woman caught in the net of violence in Guatemala

voici un web doc particulièrement bien fait autour du témoignage d'une jeune femme ex-patoja de la calle. Il y a 10 ans, je travaillais avec cette population et ça m'a renvoyée loin loin là bas. De la centaine d'ado que j'ai suivi, j'ai su deux ans après que moins de la moitié avait survécu, soit tués par balles, soit morts du SIDA, soit par overdose de drogue. Il y a dans le documentaire la tombe d'une petite Wendy, il s'agit d'une de mes petite patiente, morte pendant que j'étais la bas si je me souviens bien. On l'a retrouvée criblée de balles, un jour.

Alma, un avatar moderne du héros des tragédies antiques, apte à provoquer la catharsis collective ? A bien y réfléchir, son témoignage, proposé en un seul tenant (et traduit en quatre langues) – une révolution, dans la galaxie des webprogrammes –, n'est pas si éloigné du monologue…