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Ministre de la Défense classée jusque-là dans le camp chiraquien, MAM se prépare à jouer un rôle important dans la stratégie de conquête de l'opinion élaborée par le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy. Un jeu de gagnant-gagnant

Les vrombrissements discrets de la "machine à perdre" à l'UMP n'ont pas échappé cette semaine à l'ouie fine de Time magazine. Le moteur ne tourne pas encore à plein régime mais l'hebdomadaire n'a pas voulu être en retard d'un tour de chauffe; il se demande tout de go si la mauvaise humeur de Chirac ne va pas miner les chances de la droite, plus précisément de Nicolas Sarkozy, «dont la cote de popularité parmi les sympathisants réduit à néant les ambitions de quelconque autre prétendant à droite».

La sortie de Nicolas Sarkozy aux États-Unis n'a pas fini d'émouvoir les Américains et c'est un grand amateur du french-bashing, l'art de taper sur les Français, qui avoue maintenant sa profonde émotion devant tant de mansuétude de la part du président de l'UMP

Sarkozy en a fait trop. Personne n'a dit que la France doit en permanence chercher noise à l'Amérique, au contraire, mais de là à s'auto-dénigrer pour plaire à l'Oncle Sam, il y a un pas que le futur candidat à l'élection présidentielle a allégrement franchi. Le président de l'UMP s'est moqué de la ''grandiloquence'' de la France comme le ferait le dernier amuseur en mal d'inspiration

Ceux qui croient que la photo de Nicolas Sarkozy avec Georges Bush a été aussi facile à réaliser qu'un simple clic-clac se trompent. Cette preuve par l'image, le ministre de l'Intérieur - président de l'UMP, est allé la chercher, en avion de ligne et à huit heures de vol Roissy, à la force du poignet. Et, il a fallu à son entourage pas moins d'une «journée de négociations», révèle le New York Times, pour que la Maison Blanche consente à autoriser sa publication.

Les sondages parlent bien du président à venir mais ne le font pas élire. Cette vérité première semble échapper à beaucoup en ce moment au point que toutes les élucubrations sont permises et les Français sont pris pour des imbéciles. Les sondeurs ont sondé, circulez il n'y a plus rien à voir, comme si ces mêmes faiseurs de candidats à coups de courbes dessinées et de pouls palpés auprès d'échantillons représentatifs de la population détenaient l'ultime clé, eux qui n'avaient pas prévu, dans un passé pas si lointain, ni l'effondrement du candidat Balladur ni le 21 avril 2002.