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Elle n'a pas levé les bras en V comme de Gaulle lorsqu'il lança, en juillet 67 depuis l'hôtel de ville de Montréal, son fameux "Vive le Québec libre" mais Ségolène Royal, fille de militaire, a marché sur les pas du général en déclarant hier avoir des affinités avec "la souveraineté" du Québec. Mal lui en a pris. La classe politique canadienne est toute en émois d'avoir entendu des propos favorables aux souverainistes dans la bouche de la candidate socialiste et le premier ministre Stephen Harper ne décolère pas. Au Canada, on ne plaisante pas avec les questions relatives à l'unité du pays.

Ségolène Royal a su au moins apporter à la France depuis hier soir un petit air printanier de ceux qui vous redonnent le sourire entre boulot et métro, lorsque le temps est gris et la politique vous fatigue. Cela ne suffit pas pour lui confier les clés de l'Élysée mais on en est encore loin. Elle a gagné son premier pari sur une «impression» de renouveau, on attend maintenant de la candidate officiellement investie de présenter au pays un programme de fond, loin des ébauches d'idée, les approximations et le manque de préparation dont elle a fait preuve jusqu'à présent sans que les Français lui en tiennent vraiment rigueur.

Difficile de passionner avec une discussion «globalement terne» comme l'écrit l'Independent et pourtant il a bien fallu rendre compte à ses lecteurs de cette première dans la vie politique en France, un débat télévisé lors d'une primaire au sein d'une des deux formations dominantes du bipolarisme à la française. La solution du Financial Times est d'aller à l'essentiel, ce matin, en présentant par exemple les protagonistes sous cet angle accessible au plus grand nombre; Ségolène Royal la «séduisante», Laurent Fabius l'«agressif» et Dominique Strauss-Kahn le «modéré».