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Après le Louvre à Abu Dhabi, 10 millions d'euros d'Abou Dabi à Fontainebleau Récompense Personne ne parle de donnant-donnant mais tout y fait penser L'Émirat d'Abou Dabi a défrayé la chronique au début de l'année lorsque l'annonce de la création d'une annexe du Louvre sur son territoire avait soulevé une vive polémique. Elle fut lancée par ceux qui craignent encore qu'une telle initiative ne porte préjudice au patrimoine national à travers des prêts à court ou long terme d'oeuvres diverses, même si les réserves du Louvre regorgent de sculptures et de tableaux à ne plus savoir quoi en faire. Face à eux s'étaient dressés les tenants de la modernité, adeptes de l'ouverture sur le monde mais aussi -in fine- défenseurs de la dimension économique que représente désormais ce type de partenariats initiés d'ailleurs par une autre institution de renommée internationale le Guggenheim.

Je reviens ce matin sur l'épisode du Louvre à Abou Dhabi (voir l'article) qui agite le microcosme culturel parisien car je lis de plus en plus dans la presse arabe, un peu lente à la détente dans cette affaire, des opinions qui expriment la peine de leurs auteurs ou avouent leur incompréhension. L'idée qui revient le plus souvent, maquée par la complainte des trois sentinelles de l'art (1) signataire de l'article du Monde se demandant si ce n'est pas cela «vendre son âme» que d'exporter le Louvre dans le désert, est de dire, en réaction, «avons-nous besoin d'acheter une âme française, ne devrions-nous pas cultiver plutôt notre propre âme, arabe?» (2). Aux Arabes, je réponds, que si tous les musées de la terre n'avaient pour ambition que de mettre en valeur l'«âme» de leur pays, le monde serait triste et cloisonné. Il n'y pas de culture hermétique, les deux mots sont antinomiques. Quant aux vigies de l'art et du Louvre réunis, faut-il leur rappeler que l'histoire de l'art est jalonnée de mécènes, plus soucieux du prestige d'accoler leur nom à une oeuvre qu'à sa finalité, pour s'offusquer aujourd'hui de la démarche des Emirats Arabes Uni

Il s'agit d'un précédent pour l'université emblématique des Humanités et de la francophonie. Un projet d'exporter une dépendance du musée du Louvre aux Emirats Arabes Unis est également en discussion