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Qu'un film aide à une prise de conscience collective, c'est déjà arrivé. L'Aveu de Costa Gavras, en 69, avec Yves Montand ouvrit les yeux du public sur les purges staliniennes plus que tous les discours politiques et les travaux des historiens réunis. Avec Indigènes, le cinéma va (enfin) permettre ce que des années de combat pour une juste reconnaissance du sacrifice des soldats venus des ex-colonies n'ont pas permis. Ni, d'ailleurs,

Indigènes jette un regard cru sur le passé colonial de la France, sur son ''oubli'' observé à l'égard de ses troupes d'Afrique qui participèrent à sa libération du joug nazi mais attitude bientôt contrebalancée par la décision, attendue, de Jacques Chirac de restaurer leur pension complète aux 80.0000 survivants des vétérans des ex-colonies. Le film suscite déjà des réactions contre sa thèse principale sur l'amnésie de la France. Une réflexion qui coincide avec la sortie prochainement du livre de Pascal Bruckner. Le philosophe critique sévèrement la France qui croit devoir s'excuser encore pour les erreurs des anciennes générations.